Si on parle de charge émotionnelle, on parle aussi de charge affective. C’est s’oublier au profit des autres, c’est se mettre entre parenthèses, c’est se préoccuper davantage de notre entourage plutôt que de nous même. Mais la charge émotionnelle touche autant l’enfant que l’adulte, elle trouve son origine dans notre éducation, dans notre construction.
Notre poids émotionnel, nos pensées, nos sentiments, nos chagrins deviennent trop lourds à porter. Anticiper le bien-être de l’autre, s’oublier et s’approprier cette charge éducative qui nous est imposée depuis la nuit des temps autant dans notre rôle de femme que de mère, d’homme que de mari, croire que l’on ne peut pas partager cet excédent de disponibilité, c’est aussi la voie toute tracée à un risque de burn out.
Quand on parle de burn out, c’est aussi une façon de se consumer petit à petit, on peut alors parler de surcharge émotionnelle. Le poids des émotions est tel que l’on parle de trop plein avec des origines multifactorielles. La transversalité des émotions qui touchent le cœur, le corps et l’esprit nous fait prendre conscience du débordement de nos sentiments et de la violence de nos réactions. Notre corps parle avec douleur, et l’esprit ne suit plus. On peut se sentir seul et impuissant, débordé et épuisé.
Alors comment gérer cette charge émotionnelle ?
Eviter si possible le risque de conduites addictives qui peuvent produire un semblant de réconfort superficiel, nous faisant croire à un nouvel équilibre, au risque de se mentir à soi-même. Il faut s’imposer des plages de vie à soi, écouter les indicateurs de notre état psychique et physique, et cliver l’excès de l’essentiel. S’occuper de soi est en soi une charge quand on n’a jamais pris le temps de le faire, partager nos émotions d’égal à égal pour ne pas risquer de se perdre.
Quel que soit notre environnement, professionnel et ou personnel, l’idée est de répartir les enjeux entre chaque membre du groupe ou de la famille. Il y a tellement de sollicitations quotidiennes à nous surpasser, qu’il est objectivement possible de rendre notre vie insupportable. La charge affective est le reflet de notre vie affective, elle se nourrit de nos diverses relations, amoureuses, amicales, professionnelles, familiales, et fait le siège de notre dépendance à ce déséquilibre. Il faut apprendre à la gérer au risque de se retrouver en mode survie.
En conclusion :
Prendre soin des autres oui, prendre soin de soi surtout, prendre du temps pour soi aussi, ne pas oublier que la charge émotionnelle nous rend improductif, et nous éloigne de l’essentiel : le bien-être et le bien vivre.